Le léger "voile humide" qui nous a accompagné toute la journée était déjà présent au lever du jour lorsque nous avons ouvert l'oeil et regardé le ciel à Lescar. La veille même, mon compagnon est arrivé ... claudiquant, à la maison, tentant de simuler une blessure qui eût pu être une excuse pour différer notre Rando prévue !
Mais les papys fonceurs vont pas se dégonfler devant "quelques" gouttes d'eau ......
Nous voilà arrivés dans le cirque de Lescun ... comme nous connaissons bien l'endroit, nous savons nous diriger vers le départ pour Lhurs, car l'environnement est "légèrement" bouché.
Le voile humide s'est considérablement épaissi, les sommets du cirque ne semble plus être là, puisque nous n'en apercevons aucun !
L'équipement de pluie nous paraissant utile, si ce n'est indispensable, nous voilà fagottés semblablement à des hommes de mer prêts à sortir par gros temps !!! Curieusement, une seule voiture est sur le Parking d'ANAPIA ... la nôtre !
Mais nous ne doutons pas que dans la journée, le Parking va progressivement se remplir de tous les autres visiteurs accros comme nous à la montagne !!!!!!!!!!!!!!!!!
Comprenez bien que l'ouverture dont il est question ici (sur le panneau de la photo) ne concerne pas l'accès au Lac, mais s'adresse aux pêcheurs.
Mon compagnon qui ne manque pas d'humour, me suggère de faire demi-tour et de rentrer "à case" ... le Lac n'étant pas accessible (puisque fermé !) vu le temps qu'il fait ...
Mais il en convient ... on y croit, on ne recule pas devant l'adversité !!!!!!!!
Et donc aux alentours de 9h30, nous voilà partis en direction de Lhurs.
Pour s'y rendre : Cirque de Lescun en Vallée d'Aspe
Sous le village, Lac de Lhurs indiqué
Atteindre le Parking d'ANAPIA
Lac donné à 2h30.
Nous devons regarder nos pieds ... pour ne pas louper le sentier !!!!
Un vrai temps de ... !!!!
Mais qu"est ce qu'on fout là ? Il fait un temps à pas mettre un péquin dehors. Les 10 premières minutes suffisent pour tremper nos bas de froc ! ça promet ... je jette un coup d'oeil furtif à mon compagnon, il paraît réellement décidé ... quel homme !!! un vrai de vrai papy fonceur ...
La hêtraie est plongée dans le brouillard. Le coin semble propice aux cèpes à la bonne saison.
Mais pour l'instant nous prenons rapidement du dénivelé, le chemin, de la largeur d'une piste ressemble plus à une rivière qu'à un chemin d'accès !
Nous pataugeons allègrement !
Le sentier devient plus étroit et aérien, nous longeons le Billare dont les flancs laissent échapper des plaques de roches explosées par les intempéries.
Vite, au bout de la première heure de marche, nous devons chausser nos raquettes car le sentier est enneigé.
Nous entendons nous diriger face à nous vers un semblant de fond de vallée et un bruit sourd dans le brouillard attire notre attention.
La montagne est en train de se purger.
Une magnifique mais impressionnante cascade de neige tombe depuis les hauteurs le long d'un goulet et s'écrase à quelques mètres du chemin que nous sommes censés emprunter ...
Après avoir chaussé, nous attendons que la situation soit stabilisée. Plus rien ne semblant dévaler des hauteurs, nous nous approchons du goulet en tirant sur la gauche pour nous tenir à distance d'une nouvelle coulée ou avalanche de neige.
Au passage nous constatons que quelques tonnes de neige sale sont maintenant stabilisées au pied de la paroi.
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La montée dans le goulet s'avère un peu pénible, le passage est raide, les raquettes ont du mal à accrocher.
La neige, très lourde porte mal, colle aux raquettes, pourtant il ne faut pas trainer dans ce coin.
Nous finissons de sortir de ce passage, d'autres bruits sourds nous parviennent encore, la vidange des couloirs d'avalanches se poursuit ... derrière nous.
Il doit nous rester une demie heure de montée pour découvrir le
Lac de Lhurs.
Dans l'état d'humidité où nous nous trouvons, je rêve d'une cabane ouverte près du Lac, avec cheminée et bois à portée.
Nous aurions sérieusement besoin et envie de nous enlever tout ce que nous portons de trempe sur nous, de faire sécher pour se réchauffer un peu, car le froid est assez saisissant.
Nous émergeons rapidement en apercevant le Lac que nous supposons être celui de Lhurs.
De l'autre côté, une cabane semble atteignable sans grande difficulté.
Nous nous engageons dans cette direction et découvrons une seconde cabane.
Pour l'avoir situé sur la carte topographique, le Lac se situe sous les contreforts du sommet espagnol de La Table des Trois Rois. Nous avions déjà eu le loisir de repérer ce coin depuis le sommet où nous avions accédé par le versant espagnol ... en été 2009 je crois !
Plus loin derrière, se situe le Camping de Zuriza où nous allons de temps en temps !
Les cabanes sont posées là, tranquillement au centre de ce cirque. Par beau temps le coin doit s'avérer être agréable.
Mais le temps de .... qui ne nous a pas lâché depuis le départ, continue de nous pourrir la journée !
Nous jetons un oeil dans la première cabane, elle est ouverte, mais complètement vide, sans même un siège pour s'asseoir.
Elle dispose toutefois de bas flancs accessibles où il est possible de dormir.
Nous décidons de pousser plus loin jusqu'à la seconde cabane.
Ici, la neige tombe drue, il ne fait décidemment pas chaud du tout.
La deuxième cabane non plus n'est pas pourvue de bancs ou autres sièges.
Nous décidons tout de même de passer des hauts secs, mais le bas est trempe et les pieds barbotent dans les chaussures, inutile de les enlever.
En demie heure, le casse croûte est avalé et comme nous nous refroidissons rapidement, il faut prendre le chemin du retour. Il neige toujours, donc nous aurons la pluie en cours de descente également !!!
La cabane de CLAVERANNE La cabane de POUEY
Re se couvrir, re chausser, re poncho, re partir dans la grisaille, l'humidité, le froid .... le pied quoi ! ... chez Michel, no coment !!!
Le passage du goulet en descente, devrait être coton !!!
Je m'engage, c'est pentu, glissant, pas vraiment dangereux, au pire on se retrouvera plus bas la tronche dans la neige !
Je jette un oeil de temps en temps, mon camarade Miqueü fait pas à l'aise ... il doit me bénir, se traiter de tous les noms, rêver d'un coin du feu, se dire qu'on est vraiment les rois des !
Ah, une chute ...................... un chouca passe (les anges ne sortent pas avec un temps pareil !!!) ...
Quelques jurons, mais ... discrets tout de même !
C'est reparti, ah une autre chute ..... eh M ....... ! et vas-y que je tente de jeter les bâtons, mais il avait passé les dragones !!!
J'essaie quelques artifices pour encourager mon compagnon !
J'invoquerais bien sa bravitude mais je ne suis pas sûr que ce soit de nature à l'amuser beaucoup ... c'est pas sa tasse de thé la Ségo !!!
Tiens voilà que je chute aussi, mon compagnon semble apprécier ... le con ! tout en m'indiquant qu'il en a une 15 aine d'avance sur moi !
J'en ai donc loupé pas mal ...
Un écobuage (1) récent accompagne notre retour à la voiture.
Le chauffage y sera le bienvenu.
Une couverture sur le siège sera nécessaire pour limiter notre restitution de l'eau emmagasinée pendant cette ...
RANDONNEE AQUATIQUE !!!
Quelle JOURNEE de MERDE ......
Ce sera pour le coup "notre PENSEE DU JOUR" !!!
A la semaine prochaine ... "sous le soleil sinon rien" a dit Michel !!!
Pourvu qu'il fasse beau ......
Adishats Jean-Louis
(1) Pour les gens "pas de chez nous", un peu de culture Pyrénéenne :
Le feu pastoral, communément appelé "écobuage" dans les Pyrénées est une pratique qui permet de contrôler de façon efficace et peu coûteuse toutes les broussailles et autres mauvaises herbes qui envahissent les pâturages d'estive en forte pente.
Depuis les origines du pastoralisme, le feu a été un outil incontournable de construction et d’entretien des espaces pastoraux. Dès la fin du 19ème siècle, les forestiers chargés des améliorations pastorales durent admettre la logique agronomique du feu, et l’intégrer parmi les techniques qu’ils utilisaient. Aujourd’hui, l’écobuage n’est pas interdit, mais il est réglementé dans chaque département par des arrêtés préfectoraux.
